Bonjour,
Voici de nouveaux articles qu'en principe vous ne trouverez pas dans la presse, soit parce qu'ils sont dérangeants pour les pays concernés - on préfère masquer certains aspects peu reluisants, ou les enjeux et les buts véritables, pas toujours très honorables, c'est le moins que l'on puisse dire - soit par déférence des Médias envers les Pouvoirs en place qui planifient l'avenir du monde beaucoup plus dans l'intérêt des multinationales que dans celui des peuples. Ce qui peut sembler un "détail" - un mot à la mode aujourd'hui - peut en définitive expliquer certains événements dont la signification nous échappe.
Naturellement, étant donné la gravité de la situation, les risques de guerre qui peuvent devenir des conflits majeurs, mondiaux et même nucléaires, ou encore la puissance de certains pays et les ressorts hégémoniques et financiers qui les sous-tendent, je privilégierai l'axe Etats-Unis-Israêl-France de Sarkozy, un axe dont les liens sont actuellement particulièrement troubles et les intérêts très semblables et peu avouables. Imagine-t-on, par exemple, le poids des LOBBIES dans les choix qu'ils font ? Lobbies industriels, financiers ou communautaristes, plus soucieux de satisfaire des appétits de puissance, de contrôle, de domination, de profits colossaux, que d'assurer le bonheur des peuples dont ils ont la charge.
La vérité, c'est qu'avec ces trois pays, la politique n'a jamais été aussi sale, sombre, trouble. BUSH n'est pas le saint homme qu'il prétend, le peuple élu ne l'est pas pour tous, et la patrie des Lumières est en train de sombrer dans les ténèbres d'une dictature affairiste et clanique qui ne présage rien de bon pour les citoyens, en dépit du vernis que l'on s'emploie à passer sur des politiques choisies en réalité uniquement dans l'intérêt d'une toute petite minorité de privilégiés de haute lignée ou d'une caste financière très sélective.
J'intercale ce paragraphe, avant le suivant, car entre temps je viens de lire une publicité dans le Monde Diplomatique d'octobre 2007 sur "CITOYENS DU MONDE" (je vous rappelle que j'ai déclaré, dans "profil" - cliquez sur ma photo, à droite, il apparaîtra - que je me sentais citoyenne du monde) qui va tout-à-fait dans le sens de ce que je viens d'écrire. Je cite :
"Aujourd'hui, la télévison, le commerce international (...) nous rappelent que nous sommes tous embarqués sur le vaisseau spatial Terre, liés par un destin solidaire. Mais qui règle la vie à bord ? Y a-t-il dans le cockpit des pilotes responsables et compétents, soucieux de l'avenir de l'humanité ? Ceux qui exercent le pouvoir ne nous représentent pas. Ils traduisent les décisions des financiers, des grandes banques, des milieux d'affaires, des patrons des multinationales et de quelques dirigeants politiques. Ils s'expriment parfois dans un grand tapage médiatique - ainsi le G8 qui rassemble les dirigeants des grandes puissances industrielles. Ils se réunissent aussi dans le secret et décident de notre sort. Poursuivant leurs intérêts, ils saccagent les ressources naturelles, interviennent ou non dans les conflits et parfois les suscitent, entretiennent des tensions diplomatiques, organisent la concurrence et provoquent des problèmes sociaux. Ils menacent nos conditions d'existence et, de plus en plus, notre existence même . Ces pouvoirs réels décident de notre avenir comme de notre vie quotidienne. Nous ne les contrôlons pas. Nous sommes leurs sujets. Réclamons d'être reconnus comme citoyens du monde, et, à ce titre, de disposer d'une représentation élue. "
Que proposent-ils ? Une assemblée souveraine représentant tous les peuples du monde, un PARLEMENT MONDIAL, élu au suffrage direct. " Ce n'est pas irréalisable, il existe déjà une Assemblée des députés européens. Il s'agit de défendre la cause de l'homme, d'exprimer les revendications du peuple du monde et, finalement, d'élaborer la loi d'un monde PACIFIQUE et civilisé dans lequel les problèmes qui doivent être résolus à l'échelle mondiale (guerre, faim, pollution, énergie...) seraient confiés par les peuples à une Autorité mondiale. " Qui est Citoyen du Monde ? Quelques noms : Paul-Emile Victor, Théodore Monod, l'ABBE PIERRE, Jean Rostand, Joseph Wresinski, René Dumont, le Pr. Minkowski, Georges Moustaki, Bernard Clavel, Jacques Gaillot, Albert Jacquard, Edgar Morin, Hubert Reeves,... Des références ! En tous cas, cela correspond exactement à ce que je souhaite ! (Citoyens du Monde, 15 rue Victorv Duruy, 75015 Paris, fax 01 48 28 57 90).
Ici, j'ouvre une petite parenthèse pour dire que si je suis une littéraire, une artiste, ou une femme d'action, je ne suis en aucun cas une technicienne. En me lançant dans cette série qui oriente différemment mon blog, plus seulement axé sur le commentaire mais désormais tout autant réservé à l'information, je ne savais pas qu'en ajoutant de nouvelles dépêches,
certaines disparaîtraient, faute de place. Bref, pour tout dire, en mettant dans la première série d'informations l'article du Monde Diplomatique sur CARTER -- si révélateur du climat de chasse aux sorcières qui règne hélas Outre-Atlantique, et pas seulement d'ailleurs, où ceux qui portent un regard critique sur les conséquences du sionisme pour la paix dans le monde sont aussitôt suspectés d'antisémitisme et inquétés, comme avant les communistes : voilà justement un article qui en dit long sur les ressorts secrets de certains choix -- en ajoutant cet article, donc, je ne savais pas que je ferais sauter les deux derniers, que vous avez peut-être déjà lus (Védrine; Réorientation possible des projets pour l'Iran), et que je publie donc à nouveau ici-même, en les faisant suivre, au fur et à mesure des articles qui me parviendont, par de nouvelles dépêches.
Auparavant, j'aimerais partager avec vous ce que je viens d'apprendre sur l'heureux M. D. STRAUSS-KAHN : sa position à la tête du FMI, le FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL, lui rapporterait chaque mois quatre cents fois ce qu'un smicard gagne. A cette somme s'ajouterait une coquette retraite annuelle, garantie au bout de trois ans d'exercice ( pour lui, pas besoin de cotiser 41 ans comme le souhaite SARKOZY, voire plus, car je suis sûre que notre Président ne s'arrêtera pas en si bon chemin, les salariés devant travailler beaucoup pour permettre aux mieux placés de s'enrichir énormément ), retraite soi-dit en passant négociée par son prédécesseur à 80.000 dollars. On comprend mieux que M. Strauss-Kahn n'ait pas hésité un seul instant à accepter pareil portefeuille, c'est le cas de le dire. Les peuples s'y retrouveront-ils, c'est une autre affaire. Certes, ne boudons pas notre plaisir, il vaut mieux à la tête du FMI un DSK qu'un Dick Chesney, par exemple.
Ces articles, les voici :
États-Unis - Il faut attaquer les pasdarans parce qu’ils tuent les
« boys » en Irak
Selon les États-Unis, dans leur nouvelle stratégie, il faut attaquer
les pasdarans parce qu’ils tuent les «boys» en Irak. La bombe
atomique? Plus tard. Pleins feux sur la nouvelle stratégie de Georges
W.
Bush, version Seymour M.Hersh.
Seymour M. Hersh n’est pas un journaliste ordinaire. Journaliste
américain, Seymour Hersh, auteur de plusieurs articles sur la stratégie
militaire de la Maison-Blanche en Iran, récidive. Cette fois, Hersh,
dans
le New Yorker du lundi 1er octobre, soutient rien de moins que
Washington
abandonnerait l’idée d’un bombardement de grande envergure pour se
concentrer plutôt sur des frappes « ciblées » contre les
infrastructures des Gardiens de la révolution.
En août dernier, Georges W. Bush, lors d’un de ses nombreux discours,
dénonçait le lien entre les extrémistes chiites et Téhéran. Le
président américain s’évertuait à lancer par-ci et par-là des
signaux à Téhéran autant sur le nucléaire que sur la situation qui
prévaut en Irak. Il intimait l’Iran de mettre fin à ces actions (The
Iranian regime must halt these actions). Bush n’a eu de cesse de
confirmer que, jusqu’à ce qu’ils le fassent : « nous prendrons les
mesures nécessaires pour mettre nos troupes en sécurité » (And,
until it does, I will take actions necessary to protect our troops). Le
président américain, pour montrer que sa démarche devait être prise
en compte, a pris la mesure, très concrète, d’adopter, le 26
septembre dernier, un texte qui pourrait désigner les Gardiens de la
révolution comme « groupe terroriste ». Depuis plusieurs mois, les
États-Unis accusent les Gardiens de la révolution, ou Pasdarans,
d’apporter notamment leur soutien aux insurgés en Irak.
Comme l’indique Seymour Hersh, et relayée par Le Monde, « La position
du président et son corollaire - si beaucoup des problèmes américains
en Irak peuvent être imputés à Téhéran, alors la solution est
d’affronter les Iraniens - se sont solidement imposés au sein de
l’administration ». Ce qui signifie en d’autres mots que, pour
l’administration de Georges W. Bush, la justification du conflit contre
l’Iran, à cause de son programme nucléaire, fait maintenant place à
de nouvelles accusations de déstabilisations en Irak. Seymour Hersh
constate qu’au cours des derniers mois, Georges W. Bush et son équipe
se sont bien rendu compte que leurs arguments ne convainquaient
personne.
« L’Iran va avoir la bombe rapidement, nous devons agir ». Cela ne
marche pas. L’opinion américaine ne se préoccupe pas d’une menace
nucléaire iranienne comme elle le faisait pour l’Irak. Il y a du
scepticisme, poursuit Seymour Hersh.
Toutefois, comme l’avance le journaliste Seymour Hersh, si les
Britanniques appuient la nouvelle stratégie américaine, il n’en est
pas de même pour les militaires et les politiciens israéliens, selon
Seymour Hersh. Le journaliste soutient que ceux-ci ont été «
alarmés » en apprenant que les Américains renonceraient à frapper
les installations nucléaires iraniennes. L’administration Bush aurait
tenté de les rassurer en précisant que les Gardiens de la révolution
jouent un rôle direct dans le développement du programme nucléaire
iranien. Le Sénat avait adopté la semaine dernière une résolution
appelant à désigner les pasdarans comme groupe terroriste
(Cyberpresse).
Le National Intelligence plancherait sur un rapport exhaustif, destiné
à paraître dans les semaines à venir, et prévoyant que la bombe
iranienne ne sera pas au point avant l’an 2010 ou même 2015. Le retard
dans les travaux serait dû d’abord à des difficultés techniques
apparues au fil des mois écoulés, ensuite à un dérèglement dans
les livraisons, en provenance notamment de la Corée du Nord, et cela
pour
des raisons évidentes (le soudain rapprochement, entre autres, entre
Washington et Pyongyang) (L’Orient Le Jour).
Scepticisme qui a mené la Maison-Blanche à finalement admettre
l’idée, partagée par à peu près tout le monde aux Etats-Unis, que
les Iraniens sont éloignés de l’arme nucléaire d’au moins cinq
ans, sinon plus. Seymour Hirsh avance l’hypothèse que, vendre, non
seulement aux Américains, mais aussi à nos alliés, l’idée d’un
bombardement massif contre les infrastructures pourrait être vouée à
l’échec. Georges W. Bush et son équipe semblent pour l’instant
abandonner cette idée pour se tourner davantage vers des frappes
ciblées en représailles pour les attaques dont les troupes en poste en
Irak ont été l’objet. Le plan envisagerait notamment la destruction
des camps d’entraînement les plus importants des Gardiens de la
révolution, ainsi que de leurs dépôts de munitions et leurs
installations de commandement et de contrôle.
Seymour Hersh écrit, dans cet article du New Yorker, Shifting Targets :
« Pendant une video-conférence sur un circuit de communication
sécurisé qui a eu lieu cet été, le président a dit à Ryan
Crocker, ambassadeur américain en Irak, qu’il réfléchissait à une
frappe transfrontalière contre des cibles iraniennes et que les
Britanniques approuvaient. Bush a transmis à Crocker des instructions
pour dire aux Iraniens de cesser d’intervenir en Irak, à défaut de
quoi ils devront faire face à des représailles américaines ».
C’est là tout le fondement de l’article du journaliste américain.
Le changement de ton est donné : les Iraniens ne sont plus
répréhensibles pour leur idée de posséder la bombe atomique, mais
ils le sont parce qu’ils tuent les « boys ». Ce qu’il faut retenir
de ce changement de ton est que la communauté du renseignement
s’interroge sérieusement à savoir si le président Mahmound
Ahmadinejad n’exagère pas un tant soit peu et s’il fait autant
qu’il le dit. La question reste posée : l’Iran intervient-il
réellement en Irak ?
Hersh explique : « Publiquement nous fustigeons la Garde républicaine.
Le ton se durcit. Il y a eu une accélération significative dans le
tempo de planification de l’attaque. Le Conseil national de Sécurité
à la Maison-Blanche se concentre davantage sur l’attaque de l’Iran
qu’il ne l’était avant. Il y a eu une accélération significative
dans le tempo de planification de l’attaque. Mais voilà, à ce jour,
le président n’aurait toujours pas promulgué "l’ordre exécutif"
requis pour une telle opération en sol iranien, et cet ordre pourrait
peut-être ne jamais être émis ».
Sur la question nucléaire, Georges W. Bush se tourne maintenant
beaucoup
plus vers la solution diplomatique. Il n’avait pas beaucoup le choix :
les Britanniques seraient particulièrement hostiles à l’idée d’un
millier de cibles, de bombes, et d’une intervention de toute une force
aérienne qui bombarderait les installations nucléaires dont de
nombreuses sont enterrées. Toutefois, selon le quotidien britannique
The
Independent, le Premier ministre britannique Gordon Brown apporterait
son
soutien à un plan de l’administration Bush de lancer des frappes
chirurgicales contre des positions de la garde révolutionnaire
iranienne.
Le général David Petraeus apporte des éléments montrant la
présence grandissante de Téhéran sur le sol irakien, confortant par
la même occasion l’administration dans son nouveau choix. « Personne
ne s’était rendu compte du degré de participation de l’Iran »,
affirmait-il dans son rapport présenté en septembre. Selon lui,
Téhéran mène « une guerre par procuration contre l’État irakien
et les forces de la coalition ». Cet appui du général a tout,
évidemment, pour conforter dans son « obsession iranienne » le
président américain. Seymour Hersh n’hésite pas à citer Zbignew
Brzezinski qui prédisait « une guerre régionale de vingt ans » :
« Cette fois, contrairement à l’Irak, nous allons jouer le rôle de
victime. Le but du jeu semble d’essayer à forcer les Iraniens à jouer
plus gros que leur mise » (Shifting Targets, page 2).
Seymour Hersh affirme, dans son article, que les dirigeants israéliens
étaient consternés par la décision de Washington de ne pas frapper
les installations nucléaires iraniennes et que des responsables
français avaient exprimé des doutes sur les possibles raids aériens
ciblés (Many in the French government have concluded that the Bush
Administration has exaggerated the extent of Iranian meddling inside
Iraq ;
they believe, according to a European diplomat, that the American
problems
in Iraq are due to their own mistakes, and now the Americans are trying
to
show some teeth. An American bombing will show only that the Bush
Administration has its own agenda toward Iran) (page 5).
Seymour Hersh soutient que les Français croient vraiment que les
Iraniens
sont près d’obtenir la bombe, et ils voient cela comme un problème.
En référence aux déclarations du président Nicolas Sarkozy, Seymour
Hirsh déclarait dans une entrevue que : « les Français sont ceux qui
parlent le plus fort à l’extérieur. Ils sont très durs. Ils font
beaucoup de bruit pour que nous fassions quelque chose politiquement.
Ils
mettent une forte pression sur les Iraniens. Je pense que les Français
aimeraient vraiment que les Iraniens prennent ça au sérieux » (CNN -
Late Edition, 30 septembre 2007).
Selon Seymour Hersh, la Maison-Blanche a tiré ses conclusions à
l’effet que l’Iran est perçu dans le monde comme le gagnant de
l’échec colossal de l’Amérique en Irak. Le ratage en Irak a placé
l’Iran en position de pouvoir car les chiites du Sud sont très proches
de leurs stratégies régionales. Les États-Unis pourraient, comme à
leur habitude, rencontrer des résistances, cette fois des Irakiens :
lors
d’une visite à Damas, le vice-président irakien, Adel Abdoul-Mahdi, a
assuré que l’Irak ne servirait pas de base à des attaques
américaines en direction de l’Iran ou de la Syrie. C’est certainement
la raison qui justifierait, selon Hersh, le fait que l’opération
serait, en grande partie, confiée à des missiles de croisière
lancés depuis des porte-avions.
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=29841
Certains se plaisent à croire que Kouchner est la bête noire du
gouvernement actuel, qui comporte nombre d’hommes ayant une
appartenance
commune (le néo-conservatisme, vous l’aurez compris). Mais ils se
trompent, car Kouchner est un enfant de chœur comparé à l’ombre de
Sarkozy, j’ai nommé le subtil Jean-David Lévitte. Ce dernier est
assez peu connu pourtant, il n’est pas rare que sa patte soit derrière
les choix les plus américanophiles de la politique internationale
française.
Monsieur Lévitte fut représentant permanent de la France aux
Nations-Unies (1995-2000), puis ambassadeur de France à Washington
(2002-2007). Ce dernier n’a cessé d’intervenir auprès de son ami
Georges W. Bush durant la guerre en Irak, condamnant à demi-mot la
politique non-interventionniste de la France (peut-être n’avions nous
pas le choix, d’ailleurs… peut-être le bon choix se trouvait-il
ailleurs que dans le soutien aux Etats-Unis, allez savoir). Désormais,
Lévitte est le conseiller diplomatique et le « sherpa » du
président en France Nicolas Sarközy-Mallah de Nagybocsa !
A rappeler que Jean-David Lévitte est, comme le président et sa femme
(« fière de n’avoir aucune goutte de sang français ») né de
parents étrangers. Sa mère est née au Mozambique d’une famille qui
venait de Hollande, et son père provient d’Ukraine. C’est peut-être
ce qui explique les liens d’amitié qui existent entre celui-ci et le
président de la France. A lire d’urgence le dernier « Faits &
Documents » d’Emmanuel Ratier où parait une excellente biographie
(beaucoup plus complète) de ce personnage :
« Faits & Documents »
Trafic illégal d’armes, bavures mortelles, statut juridique flou –
les scandales et soupçons se sont multipliés ces dernières semaines
autour de la plus importante société militaire privée en Irak qui
est Blackwater. Retour sur l’ascension d’une armée privée.
Un hélicoptère de la société militaire privée Blackwater,
survolant Bagdad. (Photo : AFP)
Un hélicoptère de la société militaire privée Blackwater,
survolant Bagdad.
(Photo : AFP)
« J’ai opéré dans le business de la formation depuis quatre ans et
je commençais à devenir un peu cynique sur la question de savoir si les
gens prenaient au sérieux les affaires de sécurité. Mais maintenant,
le téléphone n’arrête pas de sonner », déclare Erik Prince à
l’automne 2001 dans une interview à la chaîne d’informations
américaine Fox News. Quelques jours auparavant, le monde a été
traumatisé par les attentats du 11 Septembre. Les Etats-Unis déclarent
alors la guerre au terrorisme. C’est le moment de gloire pour Erik
Prince
et la société qu’il a fondée en 1996 : Blackwater.
Des affaires lucratives
Erik Prince, chrétien conservateur et descendant d’une famille très
aisée du Michigan, a le flair pour les affaires lucratives. Au début
des années 1990, la Guerre froide appartient définitivement au passé.
Le monde se cherche un nouvel ordre. Dans ce contexte d’instabilité
internationale, le jeune milliardaire, un ancien des forces spéciales
de
l’US Navy, les SEAL, anticipe une tendance qui ne tarde pas à se
réaliser : selon Erik Prince, le gouvernement serait bientôt à la
recherche de contractuels pour le commerce des armes à feu et la
formation à la sécurité.
En effet, après la chute du bloc communiste, les Etats-Unis et leurs
alliés réduisent leurs effectifs militaires. De 2,1 millions de soldats
en 1989, l’armée américaine est passée aujourd’hui à quelques
1,5 millions d’hommes. « Compte tenu de sa taille actuelle, l’armée
des Etats-Unis ne pourrait fonctionner sans sous-traitants civils »,
souligne le chercheur Jeffrey Addicott de l’université Sainte-Marie de
San Antonio. C’est Blackwater qui se rendra totalement disponible pour
fournir au gouvernement américain ces sous-traitants civils. Avec le
déclenchement par Washington de la guerre contre le terrorisme en 2001,
la société privée d’Erik Prince devient l’un des plus grands
bénéficiaires de ce qu’on appelle désormais « la privatisation de
la guerre ».
Blackwater en quelques chiffres
La société de Blackwater emploie actuellement 2 300 personnes dans neuf
pays. Quelque 20 000 autres contractuels sont à sa disposition. Avec
ses
3 500 hectares, le QG de Blackwater à Moyock en Caroline du Nord est
aujourd’hui la plus grande base militaire privée du monde. Plus de 50
000 militaires y ont déjà suivi un entraînement. La flotte de
Blackwater comporte plus de 20 engins aériens, dont des hélicoptères
de combat. La société produit des dirigeables de surveillance et des
installations de tir à la cible et dispose d’une division de
renseignement privé.
Des amis influents
Erik Prince est un fervent partisan du Parti républicain. Dans les
années 1990 déjà, sa famille aide à l’ascension de la droite par
le biais de donations généreuses. C’est encore le clan Prince qui
participe massivement au financement des campagnes présidentielles de
George W. Bush en 2000 et 2004.
Mais les liens étroits entre le chef de Blackwater et les républicains
ne s’arrêtent pas au seul soutien financier de la ligne politique du
président Bush : après les attentats du 11 septembre 2001, la
société militaire privée recrute dans sa direction exécutive
quelques hauts responsables très proches de l’administration à
Washington. Parmi eux se trouvent Joseph Cofer Black, l’ancien chef du
contre-terrorisme à la CIA, qui dirige après le 11 septembre la chasse
à Oussama Ben Laden, et Joseph Schmitz, un ancien inspecteur général
du Pentagone.
Dans son livre « Blackwater : The Rise of the World’s Most Powerful
Mercenary Army», le reporter américain Jeremy Scahill élabore
l’hypothèse selon laquelle Blackwater s’est vu attribuer – grâce
à ses liens avec les plus hautes sphères de l’Etat américain - des
contrats juteux. C’est ainsi, toujours selon Jeremy Scahill, que
Blackwater et son patron Erik Prince auraient gagné près d’un
milliard de dollars depuis le début de la guerre contre le terrorisme.
Afghanistan, Katrina, Irak…
Après les attentats de New York et Washington, le CIA fait appel aux
services de Blackwater. Envoyés en Afghanistan, les militaires privés
sont les premiers membres d’une société militaire privée à
s’installer aux côtés de l’armée américaine dans ce pays.
Mais l’opinion publique américaine ne prend véritablement conscience
de l’existence de ces soldats privés engagés par l’Etat qu’au 31
mars 2004 : quatre employés de Blackwater sont tués lors d’un
attentat à Falloujah en Irak. Leurs corps sont brûlés, pendus aux
luminaires d’un pont sur l’Euphrate et démembrés par la foule. Les
images de ce lynchage font le tour du monde. L’armée américaine se
lance alors à Falloujah dans une offensive militaire qui dure un mois.
36
soldats américains, quelque 200 insurgés et 600 civils irakiens y
trouvent la mort.
En septembre 2005, les militaires de Blackwater font à nouveau parler
d’eux. Cette fois-ci, ils viennent en aide aux ingénieurs de
l’armée américaine pour colmater les brèches des digues de la
Nouvelle-Orléans. L’ouragan Katrina vient de dévaster la région, et
l’assistance pour les sinistrés se fait attendre. Pendant que
l’opinion publique s’indigne de l’inorganisation des secours, Erik
Prince fait encore une formidable affaire : sans avoir lancé auparavant
un quelconque appel d’offre, le gouvernement fédéral lui offre 950
dollars par homme par jour. L’engagement des militaires Blackwater à la
Nouvelle Orléans coûte au Trésor américain 240 000 dollars par
jour.
Aux premières loges du marché de la guerre
Le meilleur contrat obtenu par Blackwater reste toutefois celui avec le
Département d’Etat pour protéger la sécurité des diplomates et
installations américaines en Irak. Depuis 2003 et malgré de nombreux
scandales, Blackwater a reçu des contrats pour 750 millions de dollars,
selon des données officielles fournies par le gouvernement à
Washington. Pour cette somme, les mercenaires ont protégé les
ambassadeurs américains à Bagdad, des diplomates et officiers
d’occupation ainsi que des délégations du Congrès américain en
Irak.
Malgré les tirs aveugles sur des populations civiles et
l’impréparation des équipées de Blackwater en Irak dénoncés par
un rapport parlementaire, la société privée continue de se
positionner aux premières loges du marché de la guerre : selon le
journaliste Jeremy Scahill, Blackwater mène une intense campagne pour
être envoyée au Darfour comme force privée de maintien de la paix.
par Stefanie Schüler:RFI
Article publié le 28/09/2007
**********************Freiheit / Länge******************************
Vientiane 17°.967 N 102°.60 E alt:173 m
Sri Chiang Mai 17°.956 N 102.589 E alt :165 m
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**********************AUF DEMNÄCHST*****************************
Sarkozy
Charmées par sa verve et son brio, comme des enfants le furent jadis par l’habile flûtiste de Hamelin, maintes personnalités de tous bords avaient succombé à la magie de M. Nicolas Sarkozy. D’autant que les grands médias n’ont cessé de le glorifier en se livrant à une opération d’intoxication de masse. Il s’est ainsi produit en France une sorte d’hypnose collective devant un président possédé par une hyperactivité déconcertante et un bouillonnement d’initiatives souvent fumeuses.
Les yeux commencent à se dessiller alors que la vraie nature du bateleur, libérale et brutale, se dévoile. C’était clair dès les premières annonces économiques et sociales (imposition des hauts revenus, bouclier fiscal, droits de succession, franchises médicales, heures supplémentaires), fidèles à l’essence même du néolibéralisme. Et c’est devenu encore plus évident depuis les allocutions de M. Sarkozy à l’occasion de l’université d’été du Mouvement des entreprises de France (Medef), le 30 août, et à l’occasion du 40e anniversaire de l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS), le 18 septembre (1).
« La priorité, a jugé M. Sarkozy, c’est de traiter la question des régimes spéciaux de retraites », qu’il faut « réformer sans tarder », parce que « les différences de situations qui justifiaient tel ou tel avantage particulier créé avant la seconde, voire la première guerre mondiale, ont largement disparu ». La réforme doit aboutir à un nouvel allongement de la durée de cotisation des salariés à quarante et une annuités, contre quarante actuellement.
Il a aussi annoncé l’ouverture d’un « grand débat sur le financement de la santé » car, selon lui, « l’assurance-maladie n’a pas vocation à tout prendre en charge ». Une partie devrait « relever de la responsabilité individuelle à travers une couverture complémentaire ». En d’autres termes, d’une assurance individuelle privée, à la charge du patient, comme aux Etats-Unis, où près de cinquante millions de personnes sont dépourvues de couverture maladie (2).
Le président a redit son intention d’« aller plus loin » dans la démolition « incontournable » de la réglementation sur la durée hebdomadaire de travail, fixée à trente-cinq heures. Il a ajouté qu’il souhaitait la suppression du système des préretraites. Et qu’il avait l’intention de définir « des procédures et des sanctions, à la fois plus efficaces, plus fermes » contre les chômeurs qui refuseraient deux offres d’emploi. Une attaque aussi frontale contre les conquêtes sociales est pour ainsi dire inédite, et les forces de gauche ne se trompent pas lorsqu’elles dénoncent « la plus vaste offensive anti-sociale de ces cinquante dernières années (3) ».
Affirmée le 27 août, devant la conférence des ambassadeurs de France, la nouvelle ligne en matière de politique étrangère a de quoi atterrer. En ce qui concerne le Proche et le Moyen-Orient, elle constitue une révolution copernicienne par rapport à la position internationale de Paris, telle que l’avait fixée le général de Gaulle, dès 1958, lors de la fondation de la Ve République.
Confirmant son alignement sur le président George W. Bush et sur les thèses les plus dures des néoconservateurs, M. Sarkozy reprend à son compte l’idée que le « premier défi, sans doute l’un des plus importants » auquel doit faire face la France est « une confrontation entre l’islam et l’Occident ». Indépendamment de l’absurdité qu’il y a à poser le problème en ces termes, pas un mot sur les torts de Washington ou sur l’effet de pourrissement provoqué par le non-règlement du conflit israélo-palestinien.
Le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner a pour sa part pu déclarer que la guerre contre Téhéran était une option envisageable. C’est pour s’y préparer que le ministre de la défense Hervé Morin a laissé entendre que la France pourrait reprendre toute sa place au sein de la structure militaire intégrée de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).
Tacticien talentueux et maître manœuvrier, M. Sarkozy a révélé ces dernières semaines, en s’aventurant dans le champ social et dans celui de la politique étrangère, qu’il n’a rien d’un stratège. Il ne sait pas voir loin.
Les ultras préparent la guerre contre l'Iran - Le Monde Diplomatique
« Il faut se préparer au pire », a expliqué M. Bernard Kouchner, et le pire, « c’est la guerre ». Cette déclaration du ministre des affaires étrangères à propos de l’Iran a suscité bien des critiques et mis en lumière les inflexions de la nouvelle diplomatie française (lire l’éditorial ci-contre). Elle a surtout confirmé que les Etats-Unis envisageaient très sérieusement une opération militaire contre la République islamique. En fait, malgré toutes les précautions et les circonvolutions sur la nécessité de persévérer dans la voie diplomatique, la Maison Blanche a déjà lancé une escalade contre l’Iran, autorisant des actions « non létales » à l’intérieur de ce pays et aidant des groupes séparatistes, qu’ils soient arabes, kurdes, baloutches ou azéris. Loin de soutenir l’opposition démocratique, cet interventionnisme contraire au droit international a permis aux « durs » du régime de renforcer leurs positions et de harceler les intellectuels et les démocrates. Pourtant, à Téhéran, on pense qu’il est possible d’ouvrir un dialogue avec Washington. Il faudrait, pour cela, accepter de mettre sur la table tous les sujets du contentieux américano-iranien. Et que la Maison Blanche renonce à son objectif de « changement de régime ».
Par Selig S. Harrison
Dans la lutte qui se déroule au sein de l’administration Bush sur la question de la politique iranienne, deux camps se font face. D’un côté, le vice-président Richard Cheney et ses alliés au Pentagone et au Congrès, aiguillonnés par l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac), poussent au bombardement non seulement de l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, mais aussi des sites militaires iraniens situés près de la frontière de l’Irak. De l’autre, la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice souhaite continuer dans la voie diplomatique, en renforçant et élargissant les négociations avec Téhéran, entamées en mai à Bagdad, sur la stabilisation de l’Irak. Mais elle n’a obtenu l’ajournement d’une décision sur l’option militaire qu’au prix d’un compromis dangereux : une intensification des opérations clandestines visant à déstabiliser la République islamique, lesquelles ont été confirmées par une directive présidentielle fin avril 2007 .
Ces opérations se poursuivent depuis une dizaine d’années ; mais, en l’absence d’une couverture officielle, la Central Intelligence Agency (CIA) n’a agi que par personnes interposées. Le Pakistan et Israël, par exemple, ont fourni des armes et de l’argent à des groupes rebelles dans le sud-est et le nord-ouest de l’Iran, où les minorités baloutche et kurde, sunnites, combattent de longue date le pouvoir central perse et chiite. L’autorisation présidentielle d’avril permet l’intensification des opérations « non létales » conduites directement par des agences américaines. En plus d’une multiplication des émissions de propagande, d’une campagne de désinformation et de l’enrôlement d’exilés en Europe et aux Etats-Unis afin d’encourager la dissidence politique, le nouveau programme privilégie la guerre économique, notamment la manipulation des taux de change et d’autres mesures propres à perturber les activités internationales bancaires et commerciales de l’Iran.
Le contenu de la nouvelle directive a été dévoilé après sa communication aux commissions de renseignement des deux chambres du Congrès, (...)
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L’Europe toujours otage des “sales guerres” américaines
IL paraît que l’Europe de Bruxelles, c’est la paix. En fait, sur
l’Europe atlantiste, liée de plus en plus aux Etats-Unis, pèsent le
danger du terrorisme et le risque de nouvelles guerres, civiles ou
internationales.
Les commémorations des attentats du 11 septembre 2001 ont coïncidé
avec le retour aussi opportun que médiatique de Ben Laden et un
réexamen de la stratégie américaine en Irak.
La menace terroriste islamiste est de nouveau considérée comme majeure
alors que d’inquiétants bruits de botte se font entendre du côté du
Kossovo. L’Europe se retrouve impliquée par ses dirigeants dans des
conflits potentiels liés à la guerre contre la Serbie, à celle contre
l’Irak avec ses prolongements, à celle d’Afghanistan. Si l’on
cherche un point commun entre toutes ces crises, c’est bien sûr la
volonté d’un islam radical de gagner une guerre de civilisation contre
un Occident de plus en plus réduit pour son malheur, et par sa
veulerie,
à l’axe américano-sioniste.
L’Europe se trouve particulièrement exposée en raison d’une
immigration massive entraînant une islamisation progressive et par la
poussée musulmane dans les Balkans, sur des terres qui furent soumises
à la Sublime Porte.
Comment sortir du guêpier irakien?
Le dernier appel attribué à Ben Laden — où il cite Nicolas Sarkozy,
ce qui montre qu’il a intégré le virage néo-conservateur du
président français et que l’enregistrement est récent — nous
concernerait directement puisqu’il vise à mobiliser tous les jeunes
musulmans. Il insiste sur l’échec américain en Irak qu’il compare
à celui de Brejnev en Afghanistan et soutient que les politiques
américains sont prisonniers des grandes entreprises et d’un système
capitaliste qui se confond avec l’exportation de la démocratie.
De fait, les déclarations faites les 10 et 11 septembre devant le
Congrès par David Petraeus, commandant en chef des forces américaines
en Irak, et l’ambassadeur à Bagdad Ryan Crocker laissent dans l’ombre
plusieurs problèmes cruciaux auquel doit faire face le pays libéré
depuis mai 2003. Le général Petraeus (dont le bizarre patronyme trahit
l’origine néerlandaise) demande encore six mois avant de décider du
rythme du désengagement. Le scénario envisagé de stabilisation de la
situation ignore des éléments fondamentaux. La guerre interchiite à
Bassorah, la deuxième ville d’Irak, a été passée sous silence. La
diminution des effectifs des contingents alliés, tombés de 15 000
hommes en janvier à 11 000 aujourd’hui, n’a pas été abordée. Le
risque d’un nouveau conflit à Kirkouk, dans le Nord, n’a pas non plus
été évoqué. Dans son audition par les commissions des Affaires
étrangères du Sénat et de la Chambre des représentants, Petraeus a
déclaré que le renfort de 30 000 hommes avait amélioré la
sécurité en Irak et aidé à réduire le nombre d’attaques contre
les civils. C’est vraiment se contenter de peu.
La menace terroriste islamiste s’aggrave…
Pour l’Europe, cette guerre criminelle, puis perdue, dont Washington
n’arrive pas à se désengager, a augmenté le péril terroriste
puisqu’elle a relancé les nébuleuses terroristes sunnites. Un groupe
islamiste sunnite affilié à Al-Qaïda dit ainsi avoir planifié des
projets d’attentat déjoués la semaine dernière en Allemagne, a fait
savoir le ministère allemand de l’Intérieur. Des responsables avaient
déclaré précédemment que les trois islamistes arrêtés la
semaine dernière en liaison avec le complot déjoué — et qui, selon
les services de sécurité, visait des installations américaines en
Allemagne - appartenaient à l’Union du Djihad islamique, implantée en
Ouzbékistan. Les trois hommes arrêtés — deux Allemands convertis
à l’islam et un Turc — avaient subi un entraînement dans des camps
islamistes au Pakistan avant de former une cellule allemande de l’Union
du Djihad islamique. Ces arrestations ont eu lieu dans le cadre de la
plus
importante enquête du genre menée depuis trente ans en Allemagne.
La France, quant à elle, a toutes raisons de s’inquiéter des
mouvements se réclamant de Al Qaïda au Maghreb et qui ont frappé
récemment en Algérie — voir notre dernier n°.
…Mais interdiction de la dénoncer: la preuve par Bruxelles
Peut on lutter contre le terrorisme musulman sans dénoncer
l’islamisation de notre continent par l’immigration? Evidemment non.
Mais l’idéologie dominante, au nom de l’antiracisme, fait de la
dénonciation d‘une prétendue islamophobie l’une de ses priorités.
Les forces de l’ordre, qui doivent tout faire pour éviter des
attentats, sont ainsi mobilisées stupidement contre ceux qui dénoncent
le plus lucidement ce danger. D’où l’interdiction puis la
répression d’une tentative de manifestation, le 11septembre justement,
dans la capitale européenne où la police a interpellé 154 personnes,
dont plusieurs eurodéputés de la vraie droite, qui voulaient participer
à cette manifestation contre “l’islamisation de l’Europe”,
interdite en août dernier par le bourgmestre socialiste Freddy
Thielemans, sous prétexte de troubles et d’affrontements possibles avec
les (si nombreux) allogènes résidant à Bruxelles.
Le président du parti flamand Vlaams Belang, Frank Vanhecke, également
député européen, et l’homme fort du WB à Anvers, Filip Dewinter,
font partie des personnes interpellées, ainsi que deux autres
eurodéputés: l’Italien (membre de la Ligue du Nord) Mario Borghezio
et le Français Carl Lang, secrétaire général puis vice-président
du Front National. “Les gouvernements ne veulent rien faire contre
l’islamisation de l’Europe, phénomène mortel pour notre
civilisation. Leur seule initiative, c’est de réprimer ceux qui s’y
opposent”, a dénoncé Michel Hubault, membre du bureau politique du FN
présent à Bruxelles où se trouvait également Nicolas Bay,
secrétaire général du MNR. Cette manifestation, pour laquelle un
impressionnant dispositif policier avait été prévu, n’a en
réalité pas eu lieu. Vers 10 h 00, des petits groupes ont commencé
à arriver à proximité du Parlement européen, où les journalistes
s’étaient rassemblés en masse. Une partie de ces participants ont
immédiatement été menottés et embarqués dans les fourgons de
police! Une telle efficacité est remarquable, surtout au regard du
laxisme complice dont bénéficient les manifestations de sans-papiers ou
d’immigrés exigeant le respect de leurs “droits”. “Je suis
choqué, je croyais que nous étions dans un pays démocratique”, a
réagi un des organisateurs de la manifestation, Anders Gravers, de
l’association “Stop the Islamisation of Europe” (Arrêtez
l’islamisation de l’Europe) regroupant notamment le parti danois
anti-islam SIAD, le groupe néerlandais No Sharia Here (Pas de Charia
ici)
et les Allemands de Pax Europa. C’est sciemment, bien sûr, qu’avait
été choisie la date du 11 septembre par les organisateurs, qui
espéraient à l’origine réunir quelque 20 000 personnes venues de
toute l’Europe.
A noter que seules l’Italie et la Slovaquie ont protesté contre
l’interpellation de leurs élus, la France de Sarkozy étant restée
coite.
Demain la “Grande Albanie”
Autre grand sujet de préoccupation liée à une guerre américaine
pour les Européens, la réislamisation du Kossovo et sa probable
indépendance. Moscou et Belgrade la refusent et haussent le ton, les
albanophones et les Albanais s’impatientent, les Européens ont du mal
à rester unis sur le sujet. Des informations circulent sur une
éventuelle partition de fait, avec un risque de nouveau conflit armé.
La presse de Tirana joue depuis plusieurs semaines la dramatisation.
Officiellement, la partition suivant le découpage des enclaves serbes
est
un sujet tabou dans la recherche d’un compromis entre le rejet de
l’indépendance par les Serbes et la quête d’un Etat de la part des
Albanophones du Kossovo, qui représentent désormais autour de 95% de la
population de la province, preuve que ou bien les conditions de vie y
sont
telles, malgré la présence de la KFOR pour les orthodoxes que ceux-ci
sont contraints à l’exode, ou bien la communauté albanophone est
chaque jour renforcée par des “frères” venus d’Albanie.
Résultat: le Kossovo est d’ores et déjà partagé entre les deux
millions d’Albanophones, en quasi-totalité musulmans, qui occupent la
majeure partie du territoire, les 50 000 Serbes vivant dans un triangle
dans le nord de la province et les 60 000 autres Serbes installés dans
des enclaves isolées au milieu des Albanais, sous la protection —
très aléatoire — de troupes de l’OTAN. L’Union européenne et
les Etats-Unis estiment que la partition ne serait pas une bonne
solution,
mais ils se disent aussi prêts à accepter toute solution sur laquelle
s’entendraient Serbes et Kossovars. On n’est pas plus hypocrite.
Faire la guerre est une chose, en assumer les conséquences apparemment
une autre. La bonne conscience arrogante du début de la guerre contre
Milosevic et de celle contre Saddam ne résiste décidément pas à
l’analyse des faits et conséquences. Au Kossovo, on a nié le péril
islamiste ; en Irak on l’a créé en abattant une République
laïque, mais le résultat de cette incohérence est paradoxalement le
même.
L’islam belliqueux progresse et six ans après le 11-Septembre, malgré
les guerres américaines, l’Europe est de plus en plus rongée par le
fondamentalisme musulman.
Pierre-Patrice BELESTA.
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Oncle Sam, nous voilà! HUBERT VEDRINE et SARKOZY
ECARTÉ de la formation du gouvernement sur l’ordre du CRIF qui voyait
dans son éventuelle nomination au Quai d’Orsay un “casus belli”,
Hubert Védrine s’était vu confier par Sarkozy, en guise de lot de
consolation, un rapport sur la mondialisation.
Morin après Sarkozy pour un retour dans l’OTAN
Dans ce rapport remis le 5 septembre au chef de l’Etat, l’ancien
ministre des Affaires étrangères insistait sur le fait que la France
doit résister à la “tentation occidentaliste”: “Continuer à
avoir notre propre politique étrangère, repensée et reformulée,
forte et intelligible, est un des éléments du sursaut français dans
la mondialisation”, écrivait ainsi M. Védrine en riposte à ceux qui
prônent la “réorientation” de la politique étrangère
française, “voire sa normalisation”, au nom d’une nécessaire
solidarité des Occidentaux face aux menaces supposées ou réelles
émanant du reste du monde. Une vision “atlantiste” soutenue,
notait-il encore, par un courant “fort à l’UMP et dans le monde
industriel et de la défense, présent au Parti socialiste, significatif
dans les médias” et dont l’une des caractéristiques est “la
tentation du retour dans l’OTAN”. Ou, plus exactement, dans son
commandement intégré, dont le général De Gaulle a fait sortir la
France en mars 1966.
Qu’a donc fait Sarkozy de ce rapport? Sans doute l’a-t-il jeté au
panier sans même le lire puisque, s’exprimant le 11 septembre à
Toulouse lors de la 5e Université d’été de la Défense, le
ministre Hervé Morin, ex-soldat de 1ère classe qui, en matière
militaire, n’est évidemment que le grouillot de l’Elyséen —
lequel souhaitait publiquement en août que la France retrouve “toute sa
place” au sein de l’Organisation atlantique —, déclarait: “Ma
conviction est que l’Europe de la défense ne progressera pas si nous ne
changeons pas de comportement politique au sein de l’OTAN”, avec retour
dans les structures militaires intégrées. Et M. Morin d’ajouter:
“Nous sommes trop souvent ceux qui chipotent et qui barguignent, comme
si
nous voulions donner le sentiment de vouloir empêcher l’OTAN de se
transformer.”
De se transformer dans quel sens? Pendant près de trente ans, sous
l’égide de De Gaulle et des autres présidents de la Vème
République, la France a boudé l’OTAN alors même que celle-ci
préservait tant bien que mal la sécurité de l’Europe sur laquelle
pesait une menace réelle, celle de l’Armée rouge, présente “à
une étape du Tour de France” de nos frontières. Cette menace s’est
largement dissipée quelles que soient les ambitions revenues de la
Russie, et l’OTAN est désormais déployée dans des pays où, tel
l’Afghanistan, nos intérêts vitaux ne sont nullement en jeu. Et
c’est maintenant, alors que cette organisation a changé d’objectifs
comme de terrains d’opérations, qu’il nous faudrait y revenir?
Chair à canon pour l’Afghanistan
La perspective est absurde. Sauf si l’on sait que, dans un discours
prononcé le 6 septembre à Londres, le secrétaire général de
l’OTAN, le Néerlandais Jaap de Hoop Scheffer, s’est dit déçu de
la réticence de certains membres de l’Alliance à fournir davantage de
troupes pour l’Afghanistan et à “aller dans les endroits où il y a
des combats (contre les Taliban), même s’ils sont eux aussi
Fin article, voir à fin Information 1
Dans une grève, on défend avant tout ses propres intérêts. C'est égoïste, mais c'est humain.