• COMMUNIQUE : ILS SONT FOUS !

     
     
    Mardi 2 octobre 2007

     

    Bonjour. La situation est grave. La France va certainement rentrer en guerre aux côtés de ses nouveaux amis Américains. L'indépendance de la France voulue par de Gaulle et les Français est morte. L'orientation de mon blog change : Entre mes articles, de moins en moins teintés d'humour au fur et à mesure que nous nous acheminons vers la catastrophe peut-être nucléaire, j'intercalerai des communiqués qu'on m'envoie de partout, de France comme de l'Etranger, politiques ou géopolitiques. Tout se tient aujourd'hui. Les apprentis-sorciers Bush, Olmert, Sarkozy, Kouchner ... nous préparent le pire, mon devoir est d'informer - et de vous inciter à résister. C'est parce que les citoyens sont restés les bras croisés que le pire s'est produit en 39-44. Cela ne doit plus se reproduire. Notre devoir est de résister à l'intolérable que des illuminés nous préparent. Et j'appelle la Gauche à sortir de son inertie et de ses querelles pour s'engager. Voilà une cause dans laquelle les Français se reconnaîtront. En avant, tous ensemble, l'heure est très grave !

    Voici un communiqué pour mieux comprendre la situation.

    Les Français se déchirent à propos de la politique extérieure de la
    présidence Sarkozy, notamment la politique iranienne. Ils parlent
    d’alignement sur les USA. Le débat est compréhensible, il est même
    nécessaire et essentiel, — mais il est peut-être un peu prématuré
    (l’alignement, on verra…) et il se pourrait surtout qu’il avérât
    dépassé avant même d’avoir été sérieusement lancé. On peut
    craindre, aux derniers échos de Washington, qu’un problème autrement
    plus grave nous sera posé dans les 12-18 mois qui viennent.

    Rappelons d’abord la note publiée le 23 septembre sur ce site,
    concernant le candidat (favori) à la désignation républicaine pour
    les présidentielles de 2008, Rudy Giuliani, qui dévoile un programme de
    politique extérieure de plus en plus extrémiste, qui fait paraître
    modéré un GW Bush. Cette nouvelle est significative. L’extrémisme
    maximaliste est en train de devenir la norme républicaine, et elle
    pourrait, elle devrait devenir bientôt la norme américaniste tout
    court. C’est au son de la surenchère que se dérouleront les prochains
    quatorze mois washingtoniens. A cette lumière, on doit constater
    plusieurs points préoccupants:

    • Les extrémistes néo-conservateurs, qu’on jugeait complètement
    décrédibilisés en 2004 et promis à la marginalisation tiennent
    toujours le haut du pavé du point de vue de ce qu’on nommerait leur
    “influence implicite”. Cela semblerait être un paradoxe puisqu’ils
    ont été pour la plupart éliminés de l’administration et qu’ils
    ne constituent plus l’essentiel de l’attraction à Washington. Mais
    leur esprit s’est installé victorieusement et règne partout. Cela
    constaté, on peut se demander s’il ne s’agirait pas d’un constat
    qu’il serait plus approprié de renverser. L’esprit des
    néo-conservateurs a si complètement et justement traduit l’esprit du
    temps à Washington qu’il survit à l’élimination politique presque
    complète du groupe et qu’il prospère. (Par contre, les
    néo-conservateurs restent toujours aussi actifs hors du gouvernement,
    baignant dans les financements type-Murdoch et sans la moindre gêne
    pour
    l’accumulation d’erreurs politiques constituées sur des mensonges
    archi-démontrés. Leur souffle ne semble devoir être jamais coupé de
    ce point de vue, leur impudence est sans fin, leur zèle idéologique les
    met à l’abri de tout trébuchement.)


    • Les diverses évolutions catastrophiques sur le terrain en Irak, le
    scrutin radicalement anti-guerre de novembre 2006aux USA,
    l’impopularité de la guerre, rien n’a réussi à modifier de
    façon durable et réelle l’attitude du personnel politique. La guerre
    reste une sorte d’objet sacré, une relique et l’objet essentiel du
    culte contre lesquels il est bien difficile de s’élever. Mieux, —
    c’est-à-dire pire: on ne voit pas une réelle conscience de cette
    emprisonnement psychologique, encore moins une volonté de s’en
    échapper. L’establishment washingtonien ne se perçoit pas comme
    vraiment prisonnier de l’Irak bien qu’il le soit à 100%. Il continue
    à croire à la justesse de cette guerre et rejette en général la
    faute de son déroulement catastrophique sur des erreurs de “gestion”
    et, de plus en plus, sur les Irakiens et le gouvernement irakien qui ne
    “comprennent” pas la valeur de la pédagogie US, compris la
    pédagogie des bombardements de l’U.S. Air Force. L’obsession
    irakienne est un filtre impitoyable par lequel passent toutes les
    considérations de politique extérieure.

    • La tendance actuelle, après l’audition de Petraeus qui a mis en
    évidence combien l’establishment, démocrates compris, était
    effectivement enchaîné à la guerre en Irak, est une remontée de
    l’influence des républicains devant laquelle les démocrates ne
    peuvent que céder. L’Irak est sacré et l’on en revient à
    l’élargissement de cette sacralisation à la guerre contre la terreur.
    Désolé (il est anti-guerre), le sénateur Hagel constate (dans le Los
    Angeles Times du 24 septembre), en se référant à l’extraordinaire
    polémique sur la prison de Guantanamo (le regain de soutien à ce centre
    de détention illégale aux conditions inhumaines):

    «“It’s a Republican litmus test this year,” complained Nebraska
    Sen. Chuck Hagel, one of the few GOP lawmakers calling for the swift
    closure of Guantanamo.

    »“The Republican Party has won two elections on the issue of fear and
    terrorism,” Hagel said. “[It’s] going to try again.”»

    • Les démocrates font de plus en plus leur deuil de tout programme
    ayant une certaine coloration anti-guerre. L’évolution d’Hillary
    Clinton est symptomatique. Après une période colorée d’un certain
    engagement dans la critique de la guerre, elle semble désormais revenue
    à une position dure. Le journaliste David Brooks, cité le 25 septembre
    par Andrew Sullivan, remarquait : «On “This Week With George
    Stephanopoulos,” Clinton could have vowed to vacate Iraq. Instead, she
    delivered hawkish mini-speeches that few Republicans would object to.
    She
    listed a series of threats and interests in the region and made it
    clear
    that she’d be willing to keep U.S. troops there to handle them.» Le
    même Sullivan estime que GW Bush pourrait avoir conclu que Hillary
    serait
    la mieux placée pour poursuivre sa “politique” en Irak.

    • Il résulte de tout ce qui précède, comme on l’a déjà noté
    récemment, que le président GW Bush, le président marginalisé et
    ridiculisé, continue à tenir ferme la barre de la catastrophe
    irakienne. Au contraire, ces divers développements tendent à renforcer
    son autorité. Il ne s’agit pas d’une re-légitimation de GW Bush
    mais bien d’un prolongement électoral, avec tout ce que cela suppose de
    fausseté, de démagogie et de surenchère. GW est peu à peu remis en
    selle parce qu’il devient indirectement un enjeu du scrutin, par
    l’intermédiaire de son parti qu’il a lui-même (GW) enchaîné à
    sa politique. On s’exclamera que sa popularité est en-dessous de 30% et
    qu’on ne peut parler de “remise en selle” ; on répondra : et alors?
    Le Congrès est bien à 23% de popularité.

    L’indifférence pour le sentiment populaire
    Subrepticement durant ces dernières semaines, la situation
    washingtonienne a achevé son renversement après l’intermède des
    débuts du Congrès démocrate qui fit croire presque unanimement que
    l’Amérique était entrée dans un conflit institutionnel majeur qui
    allait notamment occasionner une paralysie de l’exécutif à
    l’avantage du Congrès. Las, l’illusion du Congrès n’a pas tenu
    longtemps. La situation en est revenue à la norme post-9/11, qui est
    celle d’un establishment enchaîné à cet étrange fascination que
    suscite la guerre en Irak et tout ce qui va avec, et d’ailleurs
    revenant
    à cet élargissement de l’enchaînement au “tout ce qui va avec”,
    c’est-à-dire essentiellement la guerre contre la terreur, comme en
    2002-2005.

    On imagine ce que vont être les 13 prochains mois d’ici l’élection
    présidentielle maintenant que le train du virtualisme est lancé à
    pleine vitesse. Il s’agira d’une montée paroxystique à la
    surenchère démagogique selon plusieurs axes, tous mobilisateurs, tous
    ultra-patriotards.

    • Le soutien des forces en Irak. Le stupéfiant épisode concernant
    l’annonce anti-Petraeus de l’organisation MoveOn.org parue dans le New
    York Times, débouchant sur un vote du sénat sans précédent (72
    votes contre 25 condamnant l’annonce), montre une sacralisation des
    forces armées. Ce n’est bien entendu pas la réalité
    (catastrophique) de ces forces qui est révérée mais l’image qu’on
    s’en fait, que le virtualisme en fait. La chose fait particulièrement
    l’affaire en période électorale, avec le sentiment patriotard qui est
    partout.

    • Le soutien à Israël. C’est à peu près aussi impératif que
    de se mettre au garde à vous à genoux devant la bannière étoilée,
    de chanter sans fausse note God Bless America et toute cette sorte de
    choses. Il ne faut plus chercher à comprendre, nous sommes au-delà du
    complot, de l’influence, du lobbying. Cela n’est plus rationnel. Aucun
    candidat normalement constitué ne peut manquer de faire sa dévotion à
    Israël, comme on brûle un cierge. Bien entendu, ce soutien
    complètement aveugle à Israël, impérativement la tendance droitiste
    du Likoud, signifie un engagement belliciste systématique.

    • La possible guerre en Iran, dont tout le monde s’effraie mais qui
    répond à une logique (la guerre) à laquelle on ne résiste pas
    aujourd’hui à Washington, constitue une pression permanente pour la
    surenchère belliciste et, curieusement, un argument de plus pour la
    guerre en Irak. (“Curieusement”, parce que l’Irak expose les troupes
    US à des représailles iraniennes. Le Washington politique ne raisonne
    pas en termes tactiques mais en termes politiciens. L’Iran par rapport
    à l’Irak et vice-versa, cela fait partie de la vanité
    washingtonienne. Plus on fait la guerre, si possible catastrophique,
    plus
    on rêve d’en rajouter.)

    • Il n’y a plus aucune référence au sentiment de la population US
    sur la guerre en Irak (et la guerre contre la terreur), — complètement
    hostile, comme on le sait. Alors que tout le reste est mesuré à
    l’aune des sondages, on dirait que ce domaine échappe, aux yeux des
    politiciens, au sentiment populaire. Il n’y a pas un fossé, il y a deux
    mondes différents. Quoi qu’on en veuille, cette rupture acceptée,
    actée, est un phénomène sans précédent qui ne sera pas résolu
    si l’on accepte la perspective d’une indifférence entre ces deux
    mondes ou qui sera résolu par des voies originales,
    extra-constitutionnelles.

    … Mais ce qu’on décrit n’est décidément pas une situation
    normale. C’est une sorte d’environnement de pathologie, une sorte de
    folie collective qui a progressé à pas de géant depuis six ans à
    Washington et atteint un nouveau paroxysme. Nous estimons que,
    contrairement au processus habituel, la description que nous avons
    faite
    n’est pas celle d’une situation normale pré-électorale où l’on
    fait des promesses qu’on oubliera ensuite. Au contraire, cette campagne
    devrait être vue comme une préparation, une mise en condition pour un
    nouveau “pas en avant”, qui va établir le véritable programme du
    futur président : belliciste, maximaliste, la poursuite de GW Bush en
    bien plus ambitieux, avec un mandat renouvelé, renforcé, élargi.
    Finalement, les personnalités ne comptent guère, parmi tous ceux qui
    sortent en série du système; seule compte l’influence
    prépondérante du système sur eux.Voilà l’analyse que nous faisons
    d’une capitale qui a définitivement sombré dans un virtualisme
    d’une guerre maximaliste et sans fin ; l’Irak, et comment! l’Iran
    peut-être ou bien sans doute… Le reste, la guerre contre la terreur, la
    Long War, tout ce que vous voulez, — tout sera déballé pendant cette
    campagne…

    Voilà le véritable problème qui attend en 2009 les dirigeants
    européens, ceux qui, utilisant la raison pour comprendre l’Amérique,
    jurent qu’en 2009 on soufflera, qu’on fera enfin de l’après-Bush.
    Ce n’est pas notre avis. Washington est entré dans un processus qui
    s’apparente à une certaine folie, — même, pire, — à une
    réelle folie… C’est le problème central du monde, aujourd’hui, la
    colonne vertébrale de notre crise générale.

    (Source: http://www.dedefensa.org)


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :