• (3) La pieuvre, vers un totalitarisme politico-religieux ?

     
     
    Vendredi 21 décembre 2007

    medium_liberte.2.jpg

    FASCHISME CHRETIEN : LA FIN DE LA DEMOCRATIE AMERICAINE ET DE LA DEMOCRATIE TOUT COURT

     

     

     

     

    La montée du fascisme chrétien et sa menace pour la démocratie US

    La montée du fascisme chrétien et sa menace pour la démocratie US" et au delà des mers"



    Par Chris Hedges, in http://le-raton-laveur.blogspirit.com (photos et articles joints dans les trois publications sur la pieuvre sont surtout extraits de ce site, essentiel pour la compréhension du phénomène, et je vous y renvoie)


    Nous devons nous occuper de la montée des injustices sociales et économiques afin d'arrêter le mouvement de masse le plus dangereux de l'histoire des USA -- ou faire face à un futur fasciste sous des dehors de valeurs chrétiennes.


    Le Dr. James Luther Adams, mon professeur d'éthique à Harvard Divinity School, a dit à ses étudiants que quand nous aurons son âge -- il avait alors près de 80 ans -- nous devrons tous combattre les « fascistes chrétiens. »


    L'avertissement, donné il y a 25 ans, est arrivée au moment où Pat Robertson et d'autres évangélistes de la radio et de la télévision ont commencé à parler au sujet d'une nouvelle religion politique qui dirigerait ses efforts vers la prise de contrôle de toutes les institutions, dont les principaux cultes et le gouvernement. Son but déclaré était d'utiliser les Etats-Unis pour créer un empire chrétien mondial. Cet appel aux fondamentalistes et aux évangélistes pour qu'ils prennent le pouvoir politique était une mutation radicale et de mauvaise augure du christianisme traditionnel. Il était difficile, à cette époque, de prendre au sérieux une rhétorique aussi énorme, surtout à cause de la bouffonnerie de ceux qui l'exposait. Mais Adams nous a avertis contre l'aveuglement provoqué par le snobisme intellectuel. Les nazis, dit-il, n'allaient pas revenir avec les svastikas et les chemises brunes. Leurs héritiers idéologiques ont trouvé dans les pages de la bible un masque pour le fascisme.


    Il n'était pas homme à utiliser le mot fasciste à la légère. Il se trouvait en Allemagne de 1935 à 1936, et il avait travaillé avec l'église souterraine anti-nazie, connue sous le nom d'Église de la Confession, guidée par Dietrich Bonhoeffer. Adams a été par la suite détenu et interrogé par la Gestapo, qui lui a suggéré de réfléchir à retourner aux USA. C'est une suggestion qu'il a suivie. Il est parti en train de nuit avec des portraits encadrés d'Adolf Hitler placés sur le contenu de ses valises pour cacher les rouleaux de films faits maison qu'il avait pris de la soi-disant Église Chrétienne Allemande pro-nazie, et des quelques individus qui bravaient les nazis, comme les théologiens Karl Barth et Albert Schweitzer. La ruse a marché quand la police des frontières a ouvert les valises, vu les portraits du Führer et les ont refermées. J'ai observé des heures durant les films en noir et blanc granuleux pendant qu'il racontait dans son appartement à Cambridge.


    Adams a compris que les mouvements totalitaires se construisent sur le profond désespoir personnel et économique. Il a averti que l'exode des emplois industriels, l'appauvrissement de la classe ouvrière étasunienne, l'effacement physique des communautés dans la très grande extension de l'urbanisation sans âme et la ceinture de rouille qui se délabre, étaient en train de déformer rapidement notre société. L'assaut actuel contre la classe moyenne, qui vit maintenant dans un monde dans lequel quelque chose pouvant être mis sur logiciel peut être externalisé, serait terrifié par lui. Les histoires que beaucoup dans ce mouvement m'ont racontées au cours des deux dernières années, pendant que je travaillais sur « Fascistes Étasuniens : La droite chrétienne et la guerre contre les USA », étaient des histoires de ces échecs -- personnels, communaux et souvent économiques. Ce désespoir, dit Adams, donnera du pouvoir aux rêveurs dangereux -- à ceux qui aujourd'hui bombardent les ondes hertziennes avec un utopisme idéaliste et religieux qui promet, par la purification apocalyptique violente, d'extirper l'ancien monde scandaleux qui a mis en échec beaucoup d'étasuniens.


    Ces utopistes chrétiens promettent de remplacer ce vide interne et externe par un monde mythique où, le temps s'arrêtant, tous les problèmes seront résolus. Le désespoir montant en ondulant à travers les USA, celui dont j'ai été témoin à plusieurs reprises pendant que je voyageais dans le pays, reste ignoré par le parti Démocrate, qui a abandonné la classe ouvrière, comme ses homologues républicains, pour le financement massif d'entreprises.


    La droite chrétienne a leurré des dizaines de millions d'étasuniens, qui se sentent à juste titre abandonnés et trahis par le système politique, basé sur la magie au lieu de la réalité du monde -- aux visions fantastiques d'anges et de miracles, à une croyance enfantine que Dieu a un plan pour eux et que Jésus les guidera et les protégera. Cette mythologique vue mondiale, n'ayant aucun usage de la science ou de l'enquête intellectuelle impartiale et honnête, promettant que la perte du travail et de l'assurance maladie est sans importance, tant que vous êtes droit avec Jésus, présente un monde à la cohérence mensongère qui s'adresse aux désirs affectifs des disciples désespérés aux dépens de la réalité. Cela crée un monde où les faits deviennent interchangeables avec les opinions, où les mensonges deviennent vrais -- l'essence même de l'état totalitaire. Cela inclut un obscur permis de tuer, de détruire tout ceux qui ne se conforment pas à cette vision, depuis les Musulmans du Moyen-Orient jusqu'à ceux dans notre pays qui refusent de se plier au mouvement. Et cela donne opportunément les pleins pouvoirs à une oligarchie rapace dont le dieu est le profit maximum aux dépens des citoyens.


    Nous vivons maintenant dans une nation où les 1 pour cent d'en haut contrôlent plus de richesse que les 90 pour cent d'en bas réunis, où nous avons légalisé la torture et pouvons enfermer les citoyens sans procès. Arthur Schlesinger, dans « Les cycles de l'histoire étasunienne, » a écrit que « les grands âges religieux étaient remarquables pour leur indifférence envers les droits de l'homme au sens actuel -- non seulement pour leur assentiment à la pauvreté, à l'inégalité et à l'oppression, mais aussi pour leur enthousiaste justification de l'esclavage, de la persécution, de la torture et du génocide. »


    Longtemps avant nous, Adams a vu dans la droite chrétienne des similitudes dérangeantes avec l'église chrétienne allemande et le parti nazi, des similitudes qui, dit-il, en cas d'instabilité sociale prolongée ou de crise nationale, verront les fascistes étasuniens se lever sous l'apparence de religion pour démanteler la société publique. Il se désespère des libéraux US, qui, dit-il, comme en Allemagne nazie, disent du bout des lèvres des platitudes stupides au sujet du dialogue et de tout ce qui les ont rendus inefficaces et impuissants. Les libéraux, dit-il, n'ont pas compris le pouvoir et l'attrait du mal ou la réalité froide du fonctionnement du monde. Les Démocrates se tordant les mains actuellement, avec beaucoup se demandant comment ils peuvent tendre la main à un mouvement dont les leaders les fustigent de « démoniaques » et de « sataniques, » n'auraient pas étonné Adams. Comme Bonhoeffer, il ne croyait pas que ceux qui combattraient efficacement dans le temps de troubles à venir, un combat qui pour eux était partie intégrante du message biblique, viendraient de l'église ou des libéraux de l'élite laïque.


    medium_CouvHSreligions.gif

    (..)


    Deux décennies plus tard, même devant la montée de l'impact de la droite chrétienne, sa prévision paraît apocalyptique. Mais les personnages influents de la droite chrétienne se sont déplacés des franges de la société au plancher de la Chambre des Représentants et du Sénat. Avant les dernières élections, 45 sénateurs et 186 membres de la Chambre ont obtenu des taux d'approbation de 80 à 100 pour cent des trois groupes de défense de la droite chrétienne les plus influents -- Christian Coalition, Forum Eagle, et Family Resource Council. Le président Bush a remis des centaines de millions de dollars d'aide fédérale à ces groupes et il a démantelé des programmes fédéraux en science, [sur les] droits de reproduction et la recherche pour le SIDA afin de rendre hommage à la pseudo-science et au charlatanisme de la droite chrétienne.


    Je suspecte que Bush veuille alerter pour ne pas être plus qu'un médiocre personnage de transition, notre version de Otto von Bismarck -- qui a aussi usé de « valeurs » pour stimuler sa base à la fin du 19ème siècle et a lancé le « Kulturkampf, » mot que nous rendons par guerres de civilisation, contre les catholiques et les juifs. Les attaques de Bismarck, qui ont clivé l'Allemagne et ont fait le discrédit d'une partie recevable du discours civil de fractions entières de la société, ont préparé le terrain pour le racisme le plus virulent et la répression nazie.


    La droite chrétienne radicale, qui réclame un « État Chrétien » -- où des fractions entières de la société étasunienne, des homosexuels et des lesbiennes, aux libéraux, aux immigrés, aux artistes, aux intellectuels, n'auront aucune légitimité et seront réduits, au mieux, à une citoyenneté de deuxième classe --, attend une crise, une désintégration économique, une autre frappe terroriste catastrophique, ou une série de désastres environnementaux. Une période d'instabilité leur permettra de faire passer leur ordre du jour radical, celui qui sera vendu au public étasunien effrayé comme le retour à la sécurité, à la loi, et à l'ordre, en plus de la pureté morale et de la prospérité. Ce mouvement -- le mouvement de masse le plus dangereux de l'histoire étasunienne -- ne sera pas émoussé tant que la croissance des injustices sociales et économiques qui anéantissent cette nation ne seront pas abordées, tant que des dizaines de millions d'étasuniens, maintenant enfermés dans des systèmes hermétiques d'endoctrinement par la télévision et la radio chrétienne, en plus des écoles chrétiennes, ne seront pas réincorporées dans la société US avec un futur, celui avec de l'espoir, des salaires suffisants, la sécurité d'emploi et l'aide généreuse de la Fédération et de l'État.


    La destruction effrénée des États-Unis, qui se poursuit avec la bénédiction des deux partis politiques, présage non seulement de la mise au medium_liberte.jpgpouvoir de cette oligarchie mais aussi de la mort certaine de l'État démocratique avec la naissance du fascisme US.
    medium_liberte.2.jpgOriginal : Alternet.org, Chris Hedges, le 8 février 2007

     

     

    Traduction de Pétrus Lombard pour Alter Info

     0000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000 
    extraits, en jaune, d'un article tiré de  http://oulala.net, sur le-raton-laveur
    (c'est moi qui ai souligné certains passages en vert)

     

    medium_totalitarisme_laine.jpgDérive totalitaire aux Etats-Unis

     

    medium_Hannah-Arendt.jpg

     

     

    http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.lemagazi...

     
    par Leila

    Le totalitarisme selon Hannah Arendt

    Selon Hannah Arendt [1], le totalitarisme est un régime qui vise, au nom d’une idéologie, à maîtriser totalement une société réduite à l’état de masse. Par masse, Hannah Arendt désigne ces personnes neutres et politiquement indifférents qui constituent la majorité d’une société.

    Le système totalitaire, « porteur de vérité », manipule et utilise la propagande, le mensonge, la censure, les « visions » prophétiques de l’avenir, la manipulation de la mémoire pour soumettre les masses à son « pouvoir charismatique ». La banalisation de la haine, la création d’un ennemi objectif, intérieur ou extérieur, la conviction qu’on vit mal ailleurs et qu’on est menacé à l’intérieur permet à l’ensemble des personnes de se fédérer.

    L’homme de masse devient alors un individu isolé où la dévotion au chef et à la nation devient son seul moyen d’exister.

    Le but final est l’obtention de l’adhésion et du consentement total de la masse ; il s’agit aussi d’éliminer toute possibilité de non conformisme, de remise en cause du système ou de rupture des rangs. Une fois les masses contrôlées et organisées, la propagande est remplacée par l’endoctrinement et la société s’uniformise.

    « les leaders des régimes totalitaires ne sont pas primordialement des menteurs, mais plutôt des manipulateurs, car ils réussissent à organiser les masses en unité collective qui soutiennent leurs mensonges » dit Hannah Arendt.

    Laminées par la machine totalitaire, les masses se transforment en « d’affreuses marionnettes à face humaine » et l’homme devient « superflu » incapable de penser, n’absorbant que ce que l’appareil de propagande lui verse dans la tête.

    Penser , c’est éviter de sombrer

    Hannah Arendt explique que celui qui renonce à penser et s’en remet aux idées toutes faites est une proie pour les systèmes totalitaires.

    Le nouveau chef totalitariste : le groupe des néo-conservateurs américains

    « Si vingt-cinq personnes dont je connais les noms avaient été exilées sur une île déserte il y a un an et demi, la guerre en Irak n’aurait pas eu lieu », a écrit l’éditorialiste du New York Times Thomas Friedman à propos des néo-conservateurs.

    Depuis 1990 une idée obsessionnelle d’attaquer l’Irak hante les néo-cons. Une machine formidable et une mobilisation permanente et continue utilisant tous les moyens de communication possibles pour appeler au renversement de Saddam Hussein ont été mises en marche dés le début des années 90.

    On peut penser que les néo-cons voulaient la tête de Saddam parce que ce dernier est un tyran impitoyable qui a plongé son pays dans une guerre avec l’Iran, a envahi le Koweït, a gazé les kurdes et a torturé les chiites et ses opposants ?

    On peut aussi imaginer que les néo-cons sont attirés par les richesses pétrolières et les importantes capacités agricoles de l’Irak ?

    Eh bien, non ! ni la première raison ni la seconde n’ont vraiment pesé dans la détermination des néo-cons à renverser Saddam.

    La raison dominante de l’obsession irakienne est que Israël est au centre des préoccupations néo-conservatrices. L’ancien dictateur était notoirement anti-israélien et il n’avait jamais cessé d’appuyer et de financer les différents groupes de résistance palestiniens.

    En dépit de la poignée de fer par laquelle il tenait son pays, l’ancien despote avait réussi dans les années 1980 à faire de l’Irak l’un des pays le plus avancé du Proche-orient et il avait réussi à s’acquérir des armes pouvant atteindre et frapper Israël. Il se voyait comme le nouveau Bismark de l’Irak. Les faucons Bushien ne l’ont pas entendu de cette oreille et ont décidé de le neutraliser !

    En 1996, les néo-cons ont signé un document destiné à Benyamin Nétanyahou, chef du Likoud, sous le titre de « A clean Breaks : A New Strategy for Securiting the Realm : Un changement décisif : une nouvelle stratégie pour la sécurité du royaume[Israël] » et qui préconisait le renversement de Saddam.

    Surnommés Likoudniki (agents américains du Likoud), les néo-cons se sont opposés au processus d’Oslo et ont alimenté la campagne menée par la droite israélienne avec à sa tête Benyamin Nétanyahou pour démolir le processus d’Oslo et discréditer Rabin.

    Les néo-cons estiment que des états arabes plus démocratiques - traduction : plus obéissants à l’axe américano-sioniste - accepteront beaucoup plus facilement l’hégémonie(le Diktat) israélienne ; selon eux , l’opération de « démocratisation » combinant le « hard power » et le « soft power » doit précéder le règlement du conflit israélo-arabe.

    D’après eux, ce n’est pas la colonisation et la répression israélienne qui empêchent le processus de paix mais c’est cet « espoir » que nourrissent les palestiniens et les arabes à voir « Israël disparaître » qui en est la cause et il faut tout faire pour tuer cet espoir.

    « Je crois que les arabes dans leur ensemble n’accepteront pas Israël et ne font des concessions que dans le but de détruire un jour cet Etat. Ils veulent toujours qu’Israël disparaisse ; ils croient qu’il disparaîtra un jour. [...] La vraie source du problème n’est pas l’expansion des colonies, des implantations ; ce n’est pas la répression israélienne, c’est l’espoir qu’entretiennent toujours Arafat , les Palestiniens et les arabes de défaire Israël. Il n’y aura pas de paix tant que cet espoir survivra » déclare Muravchik, ancien trotskiste converti au néo-conservatisme.

    Pour tuer cet espoir plusieurs think tanks (opinion makers : les faiseurs d’opinions) ont vu le jour. En 1997, le PNAC (Project for the New Americain Century : Projet pour le nouveau siècle américain) est né. Ce think tank néo-conservateur a proposé la domination militaire et économique de la planète par les Etats-Unis pendant au moins un siècle et a planifié une attaque contre l’Irak .

    Le PNAC devient le porte parole de la droite israélienne. Il préconise d’éliminer politiquement Yasser Arafat, de supprimer toute aide financière à l’autorité palestinienne, de cesser toute pression sur Israël visant la reprise des négociations avec les palestiniens. Amalgamant Yasser Arafat et Ben Laden, l’OLP et Al Qaida, il prônait une guerre contre le terroristes en y incluant les groupes palestiniens.

    Un autre think tank lié aux néo-cons est l’AEI. Ce laboratoire d’idées dont Richard Perle est l’éminence grise, est l’un des think tank les plus proches du gouvernement américain. L’AEI a édité en 1999 un livre écrit par le néo-con David Wurmser « Tyranny’s Ally : America’s Failure to Defeat Saddam Hussein » assimilant l’échec des Etats-Unis à se débarrasser de Saddam Hussein à une forme de complicité avec la tyrannie.

    Les faiseurs d’opinions qui font la pluie et le beau temps aux Etats-Unis et qui façonnent le comportement des américains ne se limitent pas au PNAC et à l’IAE, on peut y inclure plusieurs autres non moins inquiétants [2].(...)

     

     

    Les néo-conservateurs et les nazis

    Adepte du nazi Carl Schmitt et de Heidegger, Léo Strauss et son disciple Allan Bloom diffusaient certaines doctrines de Schmitt. Ce qui ne veut pas dire que Strauss n’était pas critique vis-à-vis des textes de Schmitt mais ce qui est sûr c’est que ses critiques n’étaient pas prises en compte par ses disciples néo-conservateurs.

    Les néo-conservateurs puisent l’essentiel de leurs idées dans les doctrines Schmittiens qui ont servi aux fondements de l’état nazi notamment en matière d’état d’exception et donc du droit public, de sécurité intérieur et de politique internationale [4]. L’état d’exception permanent préconise que l’exception peut devenir la règle permanente. En ce qui concerne l’état nazi, l’état d’exception a suspendu tous les articles de la Constitution de Weimar garantissant les libertés individuelles ; cette suspension fut reconduite de façon permanente et on peut considérer l’ensemble du IIIe Reich comme un état d’exception qui dura douze ans.

    L’état d’exception permanent désigne la dictature comme seul moyen de sauver l’état en cas de menace interne, que cette menace soit réelle, imaginaire ou créée de toute pièce.

    Au lendemain du 11 septembre, John Ashcroft, ministre de la justice, adopte la loi Patriot Act II qui répond aux objectifs et attentes du PNAC. C’est une loi d’exception à durée limitée mais à effet permanent. Cette mise en état d’exception s’inspire de la théorie de l’état d’exception citée ci-dessus. L’équivalent de cette loi fut appliquée par les autorités nazies au lendemain de l’incendie du Reichstag. Cet incendie criminel provoqué par les nazis eux même mais qualifiée « d’attentat terroriste perpétré par les communistes » (terme qui désignaient les juifs selon la terminologie nazie) a servi d’alibi à l’état d’exception.

    Les néo-cons ne s’inspirent pas seulement des principes Schmittiens, ils puisent leurs idées aussi dans celles d’Hitler lui-même.

    Ainsi Richard Perle et Frum de l’IAE ont publié un livre en décembre 2003 intitulé « An end to Evil : How to win the war on terror », « Les USA sont devenus la plus grande puissance des grandes puissances dans l’histoire du monde » et « Il n’y a pas de moyen terme pour l’Amérique : c’est l’holocauste ou la victoire. Ce livre est un manuel pour obtenir la victoire » peut-on lire dans les pages de ce livre.

    Les néo-cons et les fondamentalistes chrétiens

    Les Born Again Christian est une multinationale de la foi. Ces illuminés intégristes sont hostiles à toutes les religions que ce soit le judaïsme, l’islam ou le catholicisme.

    Pourquoi les néo-cons, dont la plupart sont des ultra-sionistes, se sont alliés aux Born Again Christian qui eux sont des antisémites notoires ?

    La réponse est que d’une part « Israël assiégé en a besoin de ce soutien (des fondamentalistes chrétiens) qui est à la fois énorme constant et inconditionnel » comme l’a déclaré un néo-con, et d’autre part ces fanatiques sont des islamophobes au langage cru et non alambiqué ; ils crient haut et fort leur haine de l’islam. Selon l’adepte de Born Again Christian, le musulman est Satan personnifié ; c’est lui qui se met sur la route de Dieu et empêche la réalisation des prophéties bibliques et le retour du messie. Ce retour qui selon ces fous paranoïaques n’aura lieu que lorsque tous les juifs de la terre retournent à la terre promise et que le grand Israël verra le jour.

    La haine des musulmans et le soutien infaillible à Israël a permis l’union sacrée et contre-nature de ce mélange sulfureux.

    Les néo-cons et le lobby sioniste américain

    L’AIPAC et la Conference of Presidents of Major Jewish Organization comptent parmi les plus importantes organisations qui forment le lobby pro-israélien et qui veillent sur la bonne marche des relations entre les Etats-Unis et Israël. Leur grande influence sur le congrès américain a poussé le conservateur Patrick Buchanan à comparer ce dernier à « un territoire occupé israélien ».

    Le lobby pro-sioniste hostile aux arabes et aux musulmans ne se limite plus aux seuls « Likoudniki », il est aussi présent dans toutes les sphères américaines politiques, médiatiques ... et même populaires [5].

    Au nom de la nation et de la lutte contre la « terreur » la masse s’est fédérée contre l’ennemi musulman et a apporté son soutien infaillible à l’état hébreux ; elle a éliminé toute possibilité de non conformisme, de remise en cause du système ou de rupture des rangs. « chacun prend ses distances avec tout ce qui est arabe ou musulman » et aucun n’osera critiquer la guerre contre l’Irak ou ne réclamera quelques concessions que ce soit au gouvernement israélien.

    Le lobby pro-likoud n’a plus besoin de se mobiliser. L’endoctrinement a solidement pris racine ; pour ceux qui restent conscients, la peur, l’opportunisme ou l’amour infini de l’argent et du pouvoir les poussent à un suivisme docile.

    La masse s’est transformée en « d’affreuses marionnettes à face humaine » ; elle ne pense plus : elle se déploie spontanément.

    Les néo-cons, les marchands de la mort et la globalisation

    On retrouve des représentants de Lockheed Martin, un des premiers fournisseurs d’armes du département de la Défense, à la tête de plusieurs think tanks néo-conservateurs (PNAC, CLI, AEI) ; cette situation est symptomatique et montre le changement profond des mentalités de l’opinion publique qui d’habitude désignent les industries d’armements, discrètes dans leurs faits et gestes, comme les marchands de la mort comme l’explique Jim Lobbe, journaliste américain spécialiste des néo-cons.

    Aujourd’hui, le complexe militaro-industriel, s’affiche fièrement et avec arrogance aux côtés des faucons de la Maison Blanche car le culte de la force est roi au pays des « Likoudniki ».

    Les lobbies de la guerre participent à visage découvert au mouvement général de la mondialisation pour les intérêts des grandes entreprises (Corporate globalization).

    Vu l’importance de ces deux derniers points, je ne m’étalerai pas car ils méritent une étude détaillée et très approfondie.

    La néo-révolution médiatique

    Une démocratie ne peut s’enraciner que dans une société libre et consciente de l’être. Or l’américain moyen est soumis en permanence à un matraquage médiatique implacable.

    Fox News, la chaîne phare des néo-cons, et ses consoeurs utilisent des moyens d’endoctrinement très sophistiqués en vue de soumettre la population aux idées néo-conservatrices .

    Abusé, l’américain moyen absorbe toutes les âneries, aussi grotesques les unes que les autres, dictées par les faiseurs d’opinions. Un sondage fait apparaître qu’une majorité d’américains qui regardent Fox News croient que c’est Saddam qui a commandité les actes du 11 septembre ! ! !

    « si nos médias [américains] étaient attachés à la vérité, Georges Bush ne serait pas président, et nous, pas en guerre contre l’Irak » écrit John Nochols, journaliste qui dirige un mouvement pour la réforme des médias [6].

    Actuellement la démocratie américaine se base sur une majorité qui ne pense plus et dont la volonté n’est plus autonome ; ce n’est plus qu’une démocratie de façade que certains surnomment « démocratie synthétique ».

    La propagande, le mensonge, la manipulation du passé, du présent et du futur s’articulent autour d’une réalité fictive et prophétique. Les armes de destructions massives et les supposés liens de Saddam avec Al Qaida ont remplacé le mythe des « protocoles des sages de Sion » d’hier si utile aux nazis pour distiller la haine du juif.

    Si hier la masse s’est fédérée contre le juif, elle s’unit aujourd’hui contre le musulman : Confondu avec le terrorisme l’islam devient l’axe du mal à éradiquer absolument.

    Et des leitmotiv se répétant comme des refrains : « L’islam est tout simplement une religion de guerre » ou encore « nous devrions envahir leurs pays, tuer leurs leaders et les convertir au christianisme » ...

    Si hier, la banalisation de la haine a légalisé le crime et a conduit à la solution finale où des millions d’innocents ont péri, aujourd’hui elle légalise le meurtre collectif de ces basanés en Irak, en Palestine, en Afghanistan et ailleurs.

    Les néo-cons retranchés derrière leurs bureaux ont réussi à opérer une mutation du système démocratique en un système totalitaire.

    « Certaines idées ont des conséquences inattendues » aiment répéter les intellos-Bushien. Pour une fois, ils ont raison ! Les conséquences inattendues de leurs idées à eux sera leur destruction car le système totalitaire ne peut-être réformé, il ne peut qu’être détruit.

    Leila

    P.S. Illustration : Cafard->http://pgaouyat.free.fr/info/cafard/cafardeng.html]


    [1] Hannah Arendt : Les Origines du totalitarisme, Le système totalitaire, traduction française J-L. Bourget,medium_arton1527.jpg R. Davreu, P. Lévy, Seuil, 1972 réédité, Gallimard, collection Quarto, 2002.

    [2] Committee for the liberation of Iraq, Irak Liberation Act, Heritage Foundation, Council on Foreign Relations, Le National Endowment for Democracy, le Manhattan institute, Cato Institute, Hoover Institution, RAND, Freedom house, Atlas Society, Mensa ...

    [3] L’Amérique messianique Alain Frachon & Daniel Vernet Edition Seuil, septembre 2004.

    [4] Etat d’exception permanent : la néorévolution américaine. Edition L’esprit des péninsules, 2004

    [5] Ce pays où Sharon n’a que des amis, serge Halimi, Manière de voir 77, octobre-novembre 2004

    [6] Révolte contre l’ordre médiatique, Eric Klinenberg Manière de voir 77, octobre-novembre 2004

     

    http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=1527 

    000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
     
    http://principautedefrance.fr/   et Sarkozy

    MILITER :

     

    http://lecrc.forumactif.fr/espace-coordination-lyceenne-c6/


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :